S itué sur l’île du même nom, dans l’archipel central des Açores, le Pico culmine à 2351 mètres d’altitude, ce qui en fait le point le plus élevé du Portugal. Véritable star locale, son ascension en fait presque un passage obligé de tout voyage aux Açores (si si!) quand le temps le permet. Allez, enfile tes meilleures chaussures de rando, on t’emmène se faire l’ascension du Pico.
accéder aux pieds du pico
[Août 2017] Nous arrivons sur l’île de Pico à 8h00 pétantes depuis Faial par le bateau de 7h30. Nous avons réservé la veille au soir une excursion avec l’agence Caminhando dégotée sur Internet. On a lu pas mal de choses sur le Pico, tout le monde s’accorde à dire que cette rando est pas mal difficile, on s’imagine des trucs de fou donc on préfère partir guidés. Cécilia et Ricardo, nos guides du jour, nous attendent, nous et une partie de nos compagnons de rando, au terminal de ferry.
Plus d’infos sur Caminhando sur www.visitazores.com ou sur facebook
Direction le bureau des guides aux pieds du Pico pour l’immatriculation de chacun et la distribution des téléphones GPS à chaque randonneur. Pas question de partir sur le Pico sans passer par cette étape. En cas de problème, il suffit d’utiliser le téléphone pour contacter les secours, le GPS te géolocalisera pour faciliter leur intervention. Après avoir choisi un ou deux bâtons de marche et regardé une vidéo de sécurité, nous démarrons la rando à la queuleuleu. À ce stade, l’appréhension est au max. Nous aimons randonner, sommes assez sportifs mais n’avons jamais randonné dans des conditions extrêmes. Vu l’organisation, Pico doit être vraiment galère!

“THANK YOU MOUNTAIN”
La météo est plutôt moche aujourd’hui. Nous sommes un peu déçus car nous partons dans les nuages. On se dit qu’on ne verra rien de la montée, c’est dommage. Sur le début du chemin, on en profite pour faire connaissance avec nos co-randonneurs d’un jour: 2 suisses allemands apparemment experts en rando, équipés technique jusqu’aux chaussettes, 2 portugaises complètement à l’arrache mais déjà très marrantes, et 2 néérlandais que nous larguerons très vite. La première heure de montée dans les nuages passe vite, le rythme n’est pas très soutenu et l’ascension est assez simple. On nous prévient que le plus dur est à venir.
Le guide nous arrête pour une mini pause réhydratation, le temps de jeter une pierre dans un trou apparemment magique en répétant chacun notre tour “Thank you mountain” [on soupçonne les guides de s’être bien foutu de nous] et de scotcher les semelles des chaussures d’une des portugaises avec du chatterton. [Note pour plus tard: le scotch ne répare jamais des chaussures de rando!]
3 heures de montée plus tard
Nous repartons pour une bonne heure de montée. Peu à peu, le ciel se dégage. Nous passons en fait au dessus des nuages. Nous croisons pas mal de monde qui descend. Ils ont du avoir un super lever de soleil. La végétation se fait de plus en plus rare. On observe nos pieds en espérant trouver des roches volcaniques intéressantes. Notre guide nous explique 2-3 trucs sur la flore locale et surtout sur le volcan. C’est assez intéressant, et ça passe le temps.
Après 3h de montée, et déjà un bon paquet de photos sur la carte mémoire, nous arrivons enfin au niveau du cratère de Pico. Les derniers mètres sont époustouflants. La mer de nuages en dessous de nous crée une ambiance magique. Après quelques congratulations, selfies, photos souvenirs et gignoleries devant la webcam de Pico, notre guide nous propose de poursuivre notre chemin. Wait, what? Poursuivre où ? On est déjà en haut!


au milieu du cratère
Planqué par un banc de brouillard, à quelques dizaines de mètres au milieu du cratère, le Pico du Pico se réserve pour les plus téméraires. La guide nous demande alors “Qui veut continuer?” En insistant sur le fait que “c’est vraiment pas obligé, c’est vraiment une montée très très dure”. Euh, ok! On ne va tout de même pas s’arrêter au pied du plus haut sommet du Portugal après 3 heures d’ascension! Nous partons donc, délestés de nos bâtons de marche [qui jusque là ne nous ont pas servis, on regrette un peu de les avoir pris]. On crapahute le long des parois rocheuses du pic de Pico. Effectivement, il faut un peu escalader mais on est loin de l’alpinisme. La roche est chaude, voire brulante à certains endroits, le volcan est juste en dessous, il se repose. C’est impressionnant. Et plus on monte, plus l’excitation est palpable.

jusqu’au SOMMET DU PORTGUAL
Une fois en haut, la vue sur la mer de nuages est juste dingue. On regrette un peu de ne pas avoir une vue complètement dégagée pour pouvoir observer d’en-haut les îles de Faial, São Jorge et plus loin Terceira et Graciosa. On a pu remarquer dans les jours précédents que le Pico était totalement dégagé au lever et au coucher du soleil, ce sera donc pour une prochaine fois, et à ce moment là, il faudra camper dans le cratère!! En attendant, on profite tout de même du spectacle en déjeunant. On n’a pas trop prévu le coup donc notre repas est frugal: des Babybel®, du pain blanc, quelques gâteaux apéro et des tas de cookies.

LA DESCENTE
À la descente, il y a du monde! Les Suisses semblent peiner un peu sans leurs bâtons de rando. La portugaise au Chatterton suit bien la cadence malgré la réparation inefficace des guides, l’autre vient de péter son sac à dos. Tout roule quoi! De retour dans le cratère, les guides nous pressent pour descendre. De toute façon, le brouillard s’est levé en quelques secondes, nous commençons à nous congeler là-dedans. La descente démarre et avec elle, 3 longues heures d’ennui absolu dans les nuages. Nous marchons en file indienne: un guide, et les deux suisses en tête. Chaque planté de bâton est minutieusement réfléchi. “J’hésite à poser mon pied ici, ou là”. À l’arrière on est plusieurs à avoir envie d’accélérer la cadence. Bref, la descente est longue… Très très longue. Surtout quand la dernière heure se passe dans une bruine pénible. Nous arrivons enfin au bureau des guides, 7heures après notre départ trempés mais heureux.

BILAN
L’ascension du Pico n’est pas si compliquée
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Bonnes chaussures, lunettes de soleil, crème solaire et eau indispensables
Un guide? C’est sympa pour avoir des infos sur le volcan mais ce n’est pas nécessaire
Il est possible de monter en fin de journée, camper sur place et redescendre au petit matin. Lever de soleil malade en perspective !
Durée: on estime qu’on aurait pu faire l’aller-retour en 5h au lieu de 7h sans trop se presser.
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Immatriculation au bureau des guides obligatoire

